"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

mardi 29 janvier 2008

Un bon livre


Un bon livre, c'est celui qu'on referme à regret. C'est celui pour lequel, dans les trente dernières pages, on ralentit la lecture afin de prolonger le plaisir.

Un bon livre, c'est celui qu'on regrette d'avoir déjà lu, car on voudrait pouvoir encore le lire pour la première fois. Un bon livre, on aimerait tant que les amis chers l'aiment aussi. Je viens de terminer la lecture d'un livre court et très réussi.

Un ami m'appelle hier et me dit qu'il est en train de finir un roman qui l'a captivé. C'est le même livre. Mon ami me parle avec passion d'un livre que j'aime. Je ne savais pas qu'il le lisait. Il ignorait tout autant que je venais de refermer cet ouvrage avec grande satisfaction.

N'est-ce point le signe d'une amitié confirmée ? Je suis heureux de cette coïncidence qui n'en est pas une, finalement.

Bon, je sais que vous êtes curieux. De quel livre s'agit-il ?

Je vous le dis sans ambages : il s'agit du dernier roman de Philippe Besson : "Un homme accidentel" (Julliard). J'aime beaucoup ce romancier français.

J'ai tout lu de lui. Il m'a rarement déçu.

Ce nouveau récit se situe à Los Angeles. C'est un roman policier dont l'intrigue est détournée par une histoire d'amour totalement improbable.

Ça se lit en deux heures. Le temps d'un film. C'est déjà un film.

lundi 28 janvier 2008

Les vertus du métissage


J'espère que Jean-Marie Le Pen ne lira pas ces lignes. Elles risquent de l'énerver.

Je veux ici évoquer les vertus du métissage. C'est une réflexion qui m'est venue dimanche matin en écoutant la radio.


On y parlait de trois métis.

On parlait d'abord de Jo-Wilfried Tsonga qui allait disputer sa finale de tennis à l'Open d'Australie. Il l'a perdue, certes, mais de belle manière. Tsonga, Français de la Sarthe. Oui, de la Sarthe ! Papa est du Congo mais Jo-Wilfried est Sarthois à 100%, autant que François Fillon.

Deuxième métis en vedette hier matin à la radio : Barack Obama, vainqueur quelques heures plus tôt de la primaire démocrate en Caroline du Sud. Obama, encore un métis : mère américaine blanche, père kénian. C'est plutôt la classe Barack, non ? Pas sûr qu'il gagne au bout du compte, mais il a de l'allure, le bonhomme.

Troisième métis dans l'actualité du dimanche matin : un certain Shaun Tan, auteur d'une bande dessinée distinguée ("Là où vont nos pères" chez Dargaud) comme la meilleure au Festival d'Angoulême. Shaun Tan est un mélange de Chine et d'Australie. Bref, encore un métis !

Trois d'un coup. C'est comme un tiercé gagnant.

dimanche 27 janvier 2008

Malaise

Intéressante tribune de Régis Debray, publiée il y a quelques jours dans 'Le Monde'. A lire (ci-dessous) quand on s'interroge sur l'agité qui nous dirige et sur l'agitation qu'il prétend nous communiquer.





Malaise dans la civilisation



par Régis Debray




"L'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance." Qu'en auraient pensé, devant le peloton d'exécution, Jean Cavaillès, Marc Bloch, Jean Prévost, Léo Lagrange ? Ils avaient assez de foi en eux pour hausser les épaules. Mais du temps où il y avait une gauche en France, cette injure - dans la bouche d'un président de la République - eût mis un million de citoyens sur le pavé. Une "politique de civilisation"? Certes, mais laquelle ?




Chacune se définit par sa façon de souder ou de distinguer le temporel et le spirituel. Des Eglises libres de l'Etat, dans une nation élue, comme aux Etats-Unis, ce n'est pas un islam inféodé à l'Etat, comme en Turquie, ni un Etat libre des Eglises, comme en France, fille de sainte Geneviève et de Diderot. Après d'heureux aperçus sur le considérable apport du christianisme, le discours du Latran a dérivé vers une falsification de notre état civil. Et la prière psalmodiée dans la capitale du fanatisme, Riyad, louant Dieu comme "le rempart contre l'orgueil démesuré et la folie des hommes", oublie que le Dieu unique a été autant cela que son contraire.



C'est entendu : si aucune civilisation ne peut vivre sans valeur suprême, le temps est passé des messianismes de substitution qui demandaient à un accomplissement politique de pallier mort et finitude. Une république laïque n'a pas à promouvoir une quelconque 'Vérité', révélée ou "scientifique".



Mais que notre chose publique, par une chanceuse exception, se soit affranchie, en 1905, des religions établies ne la réduit pas à une courte gestion de l'économie, notre intouchable état de nature. Enraciné dans l'instruction publique, le projet républicain d'émancipation a sa noblesse. Il y a un code des libertés publiques, mais la Fraternité n'est pas réglementaire. C'est une fin en soi, qu'on peut dire transcendante, sur laquelle peuvent se régler pensées et actions.


Tout citoyen à la recherche de ce qui le dépasse se verrait enjoint de regarder l'au-delà ? Cela revient à délester la République de toute valeur ordonnatrice. Il y a loin de l'enseignement laïque du fait religieux, que j'avais recommandé, que l'Assemblée nationale a approuvé, à ce détournement dévot du fait laïque. Notre propos n'était pas d'humilier l'instit pour vanter l'iman ou le pasteur. Mais d'étendre les Lumières jusqu'au "continent noir" des religions, non de les abaisser. Encore moins de les éteindre.


"La mystique républicaine, disait Péguy, c'était quand on mourait pour la République. La politique républicaine, c'est quand on en vit." Cette dernière ne sera pas quitte envers la première avec une gerbe de fleurs le 14-Juillet ou une belle envolée quinquennale. Faut-il, parce que les lendemains ne chantent plus, remettre aux détenteurs d'une 'Vérité' unique le monopole du sens et de la dignité ?



Entre la high-life et la vie consacrée, il y a le civisme. Entre le top model et Soeur Emmanuelle, il y a l'infirmière, l'institutrice, la chercheuse. Entre l'utopie fracassée et le Jugement dernier, il y a ce que l'on se doit à soi-même, à sa patrie, à autrui, à l'éthique de connaissance, au démon artistique. Ces transcendances-là, qui se conjuguent au présent, sans dogme ni magistère, ne sont pas les seules, mais elles ont inspiré Marie Curie, Clemenceau, Jean Moulin, Braque, Jacques Monod et de Gaulle (dont la lumière intérieure n'était pas la religion, mais l'histoire). Etaient-ce des professeurs de nihilisme ?


Dans le rôle du mentor et du liant entre factions, la franc-maçonnerie des 'rich' and 'famous' semble avoir remplacé celle des loges radicales d'antan, moins flashy mais plus éclairante. Faut-il, parce que le Grand Occident succède au Grand Orient, réduire le gouvernement à une administration, la scène nationale à un music-hall et la foi religieuse au statut de pourvoyeuse d'espérance aux désespérés ? Après l'opium des misérables, l'alibi des richards ? Les vrais croyants méritent mieux.


Au forum, la frime, à l'autel, l'authentique ? Dieu pour les âmes, l'argent pour les corps, ceci compensant cela. C'est l'idéal du possédant. Ce cynique équilibre entre indécence matérialiste au temporel et déférence cléricale au spirituel soulagerait nos élus de leurs obligations d'instruire et d'élever l'esprit public en payant d'exemple. Ce grand écart est possible dans un pays-église, formé au moule biblique, où neuf citoyens sur dix croient en l'Etre suprême et où l'Evangile peut faire contrepoids au big money.


La France, où un citoyen sur dix reconnaît l'Inconnaissable, n'est pas la "One Nation under God". Les civilisations ne se délocalisent pas comme des stock-options ou des 'serials' télévisés - anglicismes désormais de rigueur. Fin des Chênes qu'on abat, à La Boisserie, face à la forêt mérovingienne. "S'il faut regarder mourir l'Europe, regardons : ça n'arrive pas tous les matins. - Alors, la civilisation atlantique arrivera..." Encore une prophétie gaullienne confirmée ? Le divin atlantisme désormais à l'honneur donne congé à une tradition républicaine biséculaire au nom d'une tradition théodémocratique inexportable.


L'actuel chef de l'Etat s'est donné dix ans pour rattraper le retard de la France sur la "modernité", nom de code des Etats-Unis, passés maîtres des arts, des armes et des lois. Et voilà que, sur un enjeu crucial où nous avions de l'avance sur la Terre promise des 'people', un born-again à la française nous mettrait soudain en marche arrière ? Bientôt la main sur le coeur en écoutant 'La Marseillaise' ? Les lapins, faute de mieux, feront de la résistance.





©LE MONDE

mardi 22 janvier 2008

Platon





Alors, parce qu'il faut revenir à l'essentiel, en ces temps superficiels, revenons à Platon.
Que disait-il ? Il disait, ceci, en vrac, livré à notre réflexion :







«Ceux qui ont créé les mots croyaient au délire.»



«On ne comprend pas ce qu’est la science de la chaussure, quand on ne comprend pas ce qu’est la science.»


«La simplicité véritable allie la bonté à la beauté.»




«La plupart des hommes au pouvoir deviennent des méchants.»



«L'homme est le seul des animaux à croire à des dieux.»



«La faim est un nuage d'où il tombe une pluie de science et d'éloquence. La satiété est un autre nuage qui fait pleuvoir une pluie d'ignorance et de grossièreté.»



«Chacun, parce qu’il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est-à-dire de sa destinée.»



«L'âme trouve son repos en dormant peu, le coeur dans le peu d'inquiétudes et la langue dans le silence.»



«L’un des préjudices d’avoir refusé de prendre part à la vie politique est que vous finissez par être gouverné par vos subordonnés.»




«Touché par l’amour, tout homme devient poète.»



«L'homme est un aveugle qui va dans le droit chemin.»
 



«La vie, qui a en partage la tempérance, le courage, la sagesse, ou la santé, est plus agréable que celle où se trouvent l'intempérance, la lâcheté, la folie ou la maladie.»



«On peut en savoir plus sur quelqu'un en une heure de jeu qu'en une année de conversation.»



«Le vin est le lait des vieillards.»



«Entre amis, tout est commun.»



«Il y a en chacun de nous des calculs que nous nommons espérance.»



«C'est la vraie marque d'un philosophe que le sentiment d'étonnement.»



«L’opinion est quelque chose d’intermédiaire entre la connaissance et l’ignorance.»



«La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.»



«L'essentiel n'est pas de vivre, mais de bien vivre.»







Pas mal, ce Platon, tout de même, non ?

dimanche 20 janvier 2008

Au secours, Fillon revient !


Le triomphe des obscurs doit toujours nous inquiéter.

Alerte générale ! Tous aux abris ! La presse dominicale nous avertit : François Fillon se rengorge. Il plastronne. Quelle outrecuidance !.



Le "Journal du Dimanche" publie un sondage qui montre que Fillon est désormais plus populaire que Sarkozy. Qui l'eût dit, qui l'eût cru ? Ce qui nous vaut ce titre gigantesque du "JDD" : "Fillon dépasse Sarkozy". C'est un combat de titans, n'est-ce-pas ?



"Le Parisien" est encore plus menaçant en posant, en gros caractères à la première page, la question suivante : "Et si François Fillon devenait à la mode ?".



Vous vous rendez compte de l'énormité de cet énoncé ? Bon, d'accord, il y a le "et si". Avec des "si", on pourrait mettre Paris en bouteille. L'adage est connu.



Ce qui m'inquiète néanmoins le plus dans la question posée par "Le Parisien", c'est l'expression "à la mode". Fillon "à la mode" ? Lui, le catho coincé, l'homme toujours cravaté, laborieux et discret, c'est lui qui deviendrait "à la mode" ?



Si Fillon devient "à la mode", je me retire dans une abbaye cistercienne !



Avouez-le : il y a de quoi regretter amèrement le président clinquant et "bling-bling".



Reviens, Nicolas, on t'aime toujours, on t'aime plus que jamais. Toi au moins, tu nous divertis avec ta libido en vrac, avec tes gonzesses, avec tes montres trop chères, avec tes yachts et tes jets.



Disons-le clairement : on préfère Sarko en 'plaqué or' à Fillon aux semelles de plomb.

samedi 19 janvier 2008

Into the wild


Cet homme réclame légitimement deux heures et demie de notre existence. Cet homme a des choses à dire, des choses à nous montrer. Cet homme s'appelle Sean Penn et il est le réalisateur de "Into the Wild", film que j'ai vu ce soir.



Comment résumer ? Dire d'abord que c'est un film lyrique et désespéré, c'est une ode à la vie, à la nature et, finalement, à l'humanité.

C'est aussi, et toujours, le miracle renouvelé du cinéma quand il est bien fait : on jette quelques euros à une caisse, on s'assoit dans le noir et on en prend plein la figure. C'est ça, l'expérience ressentie pendant la projection de "Into the Wild".



Il s'agit de l'histoire (vraie) d'un jeune Américain, diplômé mais lucide, qui décide de tout laisser tomber : le fric, la carrière, la vie rectiligne qu'on lui trace. Il décide d'aller "faire la route", à la manière de Jack Kerouac.



Il oublie sa famille pénible et déchirée et le grand avenir conventionnel que la société lui préparait sur un plateau d'argent trop prévisible. Il brûle ses derniers dollars, il se nourrit de rencontres improbables et de gibier maladroitement chassé. Et puis, il meurt, seul, dans un coin paumé d'Alaska où il se fait piéger par la Nature qu'il a tellement appelé de ses vœux.



Sean Penn, réalisateur, restitue ce destin réel dans toute sa véracité. C'est une tragédie grecque dans les magnifiques paysages de l'Ouest américain.



Le personnage central est incarné par un jeune acteur totalement inconnu. Il s'appelle Emile Hirsch. Il est remarquable. Par moment, il me fait penser à Leonardo Di Caprio. A ceci près que, si Leonardo avait été choisi, nous n'aurions pas pu y croire. Pour cette histoire, il fallait un acteur nouveau, sans statut de star.



J'ai été particulièrement remué par ce film car je connais personnellement presque tous les paysages parcourus : la Californie du Nord et du Sud, le Nevada, l'état de Washington, le cours impétueux du Colorado (où j'ai fait jadis une semaine de 'rafting'), la mer de Cortez au Mexique (avec ses baleines et ses phoques), le Dakota du Sud (les grandes plaines céréalières), les forêts de l'Oregon (profondes et inexplorées). Et enfin, l'Alaska. Comme le personnage central du film, j'ai échoué un jour à Fairbanks. C'est au milieu de l'Alaska. Après Fairbanks, il n'y a plus de vraie route. C'est au delà de cette route se terminant brutalement en cul-de-sac que le personnage du film échoue et meurt.



"Into the Wild" est un film exceptionnel. Parmi les milliers de films que j'ai pu voir dans ma déjà longue vie, je le classe sans hésiter parmi les trente meilleurs.



N'allez pas me demander aussitôt la liste des 29 autres !

mercredi 16 janvier 2008

Epictète


Pour ce soir, se contenter d'aller chercher chez Epictète un peu de sagesse. Un stoïcien du début du premier millénaire (après JC), ça vaut largement un "sauteur" à talonnette bling-bling du début du deuxième millénaire (le millénaire de NS), n'est-ce-pas ?








Voici donc ce que nous confie Epictète :








Accuser les autres de ses malheurs, cela est d'un ignorant; n'en accuser que soi-même, cela est d'un homme qui commence à s'instruire; et n'en accuser ni soi-même ni les autres, cela est d'un homme déjà instruit.



Ou encore ceci :



Si tu veux avancer dans l'étude de la sagesse, ne refuse point, sur les choses extérieures, de passer pour imbécile et pour insensé.



Et pour terminer :




Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l'homme, ce n'est pas la mort, mais la crainte de la mort ?






Ce soir, je n'écoute pas Carla Bruni. Je lis Epictète. Ça vous en bouche un coin, non ?

jeudi 10 janvier 2008

En vrac, un jeudi soir...

Les otages en Colombie. Je m'en fous totalement. Spécialement d'Ingrid Bétancourt. Tant mieux si elle est libérée, comme les 3000 autres personnes détenues par la guérilla des FARC. Mais, globalement, je m'en contrefiche.



Les OGM, mascarade obscurantiste. Sarkozy donne des gages au pénible agitateur José Bové. C'est ça la "rupture" ? La France s'apprête malheureusement à geler les cultures transgéniques sur son sol en brandissant un prétendu "principe de précaution", sans pouvoir pour autant fournir la moindre preuve scientifique d'une quelconque nocivité de ce procédé adopté et utilisé avec succès partout dans le monde. Oui, c'est donc ça la rupture et c'est une connerie.



Carla Bruni. Elle a l'air de mettre en joie le président. Il se trouve que je la connais personnellement, un tout petit peu. Mais oui. Elle est venue chez moi un soir, accompagnée d'un autre homme (beaucoup plus sexy). Elle n'était pas annoncée. Elle était arrivée par hasard, invitée par un copain de copain, de loin en loin. Elle est repartie assez vite avec son compagnon de l'époque. Belle femme intéressante. Le président est le roi du mauvais goût. Mais pas pour tout.



Indécrottable cinéma français. J'ai vu en projection privée (ben oui, quoi, c'est une erreur !) le nouveau film de Cédric Klapisch, l'un des réalisateurs préférés de "Télérama" et des "Inrockuptibles". Ce machin très lourdingue s'appelle "Paris". Planquez vous : ça sort en février et c'est une grosse daube comme les aime la critique française. Comme son nom l'indique, ça se passe à Paris. On voit bien la ville figée, empesée, ennuyeuse. De ce côté-là, le portrait est réussi. Il y a en outre une foultitude de personnages incarnés par des tas d'acteurs qui cabotinent à qui-mieux-mieux : Dupontel, Luchini, Binoche, Duris, etc. Il est question de la mort, de la maladie, de l'amour et de tous ces trucs-là. Les personnages se croisent et s'entrecroisent sans forcément se connaître et se rencontrer. Dans le jargon d'Hollywood, c'est un film "choral". Sauf qu'un film "choral" éblouissant, c'est par exemple "Short Cuts" (1993), réalisé par Robert Altman. Et Cédric Klapisch, désolé de le dire, n'est pas, mais alors pas du tout, Robert Altman.

lundi 7 janvier 2008

Benzema et Delon


Je regarde l'émission de Michel Denisot ce soir sur Canal +.



Parmi les invités, il y a Alain Delon qui ne fait plus aucune difficulté pour jouer sa propre caricature de cabotin hexagonal.



Mais il y aussi un gamin de vingt ans, footballeur de l'Olympique Lyonnais, natif justement de la cité des gones, un certain Karim Benzema.



Ce Karim est aujourd'hui le meilleur attaquant de l'équipe de France et aussi meilleur attaquant du championnat de Ligue 1.



Sur le plateau de Denisot, Delon a dit un truc très juste à Benzema : "Il faut qu'on cesse de dire que tu es le prochain Zidane, tu es le futur Benzema !" Pas mal comme encouragement de la part d'un Delon qui pense sans cesse qu'il est à jamais le seul et unique Delon !



On va en chanter des Marseillaises autour d'un ballon rond avec Karim Benzema, je crois.

dimanche 6 janvier 2008

Le pain, c'est sacré.


La trêve des confiseurs s'achève. Parlons donc des boulangers.



C'est un ami étranger qui me faisait remarquer récemment un phénomène spécifiquement français: la patience des Français devant les boulangeries.



De quoi s'agit-il ? Acheter une baguette ("tradition" ou pas) ou bien un pain "spécial". Ou encore aujourd'hui, jour de l'Epiphanie, l'inévitable galette des rois. Au passage, on remarque qu'un vieille tradition catholique continue de faire les beaux jours de la boulangerie païenne.



Or donc, que se passe-t-il devant les boulangeries françaises ? On observe une discipline extraordinaire des chalands devant les boutiques vendant du pain.



Les Français se mettent paisiblement en file indienne à cette occasion, alors qu'en d'autres lieux, ils se bousculent, ils resquillent, ils trichent. Le Français se glisse toujours par effraction dans un file d'attente.

Toujours, sauf devant une boulangerie. Le pain, c'est sacré. On ne magouille pas avec les miches. On attend, on piétine. Le pain se mérite.