"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

lundi 24 mars 2008

Pas de moussaka pour Robert.


Ce brave petit Robert est secrétaire général à vie. Oui : "à vie". Qui t'a fait roi, Robert ?

Il s'agit de Robert Ménard, secrétaire général à vie de "Reporters sans frontières". Il s'agit d'un homme, a priori respectable, qui s'est auto-proclamé conscience universelle de la presse, depuis 23 ans, depuis 1985.

Comment avons-nous survécu, comment la liberté de la presse s'est-elle défendue avant cela ? Je l'ignore. Quelle angoisse, quand on y songe ! N'avions-nous donc aucun rempart contre l'oppression et la vilaine censure avant le surgissement salutaire de Super-Robert ? Ça fout la trouille, non ?

Qui est Robert Ménard ? C'est une personnalité éminente constamment consultée par les médias. Aucun combat existentiel n'existe sans Robert. C'est le précepte, c'est le présupposé. Tellement important, Bob la menace, que Sarko vient de lui filer la Légion d'Honneur. C'est vous dire que le bonhomme n'est pas n'importe qui.

Quand on fouille rapidement dans son époustouflant cursus, Ménard, 54 ans, est à ses débuts un sympathique agitateur : dans sa jeunesse incertaine, il oscille entre le gauchisme et le socialisme, entre la LCR et le PS.

Par les hasards de la vie, à la fin des années 70, il commence à s'exprimer sur une radio libre de Béziers. La radio est vite interdite. Puis Ménard crée un très éphémère magazine gratuit, toujours à Béziers. Pas un rond des annonceurs que la publication rebute. La feuille de chou disparaît. Enfin, Ménard s'aperçoit qu'il doit gagner sa croûte. Il travaille donc pendant environ 5 ans à Radio-France-Hérault, à Montpellier.

On aimerait tant que les archives de l'Institut National de l'Audiovisuel nous fasse profiter des prouesses radiophoniques de notre Robert dans l'Hérault !

C'est donc ainsi que s'achève très prématurément, en 1989, la vibrante carrière journalistique de Robert Ménard.

Elle se résume de la façon suivante : une radio libre avec une audience probablement confidentielle, un magazine gratuit qui a fait faillite et quelques courtes années dans une antenne locale de la radio d'Etat.

N'est pas Joseph Kessel qui veut. Albert Londres peut dormir tranquille. Le duo du "Washington Post" (Woodward et Bernstein) qui a fait sombrer Nixon n'est pas menacé.

Qu'on se le dise : "Robert Ménard est Robert Ménard". Et pour lui, c'est déjà énorme.

Cet homme qui n'a pas fait de journalisme depuis presque 20 ans (et dans les modestes mais méritoires conditions décrites plus haut) s'est arrogé le droit de donner des leçons de morale et de journalisme à la terre entière.

Ce Robert Ménard, vociférateur patenté, a encore ramené sa fraise aujourd'hui à Olympie en Grèce, alors que se déroulait la cérémonie de la flamme olympique.

Ménard a gesticulé au nom des Tibétains en agitant une banderole. De quoi je me mêle, franchement !

Ménard a été coffré par la police grecque. Qu'elle le garde au frais le plus longtemps possible. Et pas de moussaka pour cet encombrant trublion !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sacré Menard, je ne lui connaissais pas un tel parcours de baroudeur, mais maintenant qu'il a goûté aux geôles helléniques nous n'avons pas fini de le voir donner des conseils sur les plateaux de télévision...

GED a dit…

IIl y a une mine d'économie à faire en coupant les subventions aux autoproclamés appelés "association". Comme par exemple "ni pute ni soumise" qui est une association confidentielle. De plus quand on regarde de près beaucoup d'associations on s'aperçoit les mêmes sont dans "n" associations et qu'en faitne représente pas grand monde. Et je passe sur les associations de formations professionnelles qui camouflent le financement de partis, le PS est le plus fort à ce jeu.