"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

lundi 28 avril 2008

So far away...


Quand je pense que la semaine prochaine, je serai si loin de tout ce remugle franchouillard.

Moi, à la différence de Nicolas S., j'ai vraiment choisi la rupture.

Je pars pour un bref séjour dans un des pays les plus inventifs qui assurent l'avenir du monde (ce n'est pas la Chine) mais où les maladies contagieuses pullulent encore.

C'est loin, c'est humide et personne n'y a jamais entendu parler de Carla Bruni.

Je viens de récupérer le visa qui va me permettre de m'y envoler samedi.

dimanche 27 avril 2008

Un nouvel axe Sarkozy-Mitterrand ?


La Villa Médicis, la sinécure dorée de la République Française à Rome, reste à saisir depuis que Georges-Marc Benamou a été contraint d'y renoncer, victime de la vindicte populo-médiatique (voir nos précédentes éditions).

Les autorités sarkozistes ont conséquemment constitué une commission ad hoc chargée de jauger une liste courte ("short list") de nouveaux prétendants. Les noms figurant sur cette liste sont classés "confidentiel défense". Il est vrai qu'aller faire le concierge de luxe d'une académie des beaux arts sur une colline romaine doit bougrement intriguer les puissances étrangères qu'il convient donc de ne pas mettre dans la confidence.

Néanmoins, ce secret jalousement gardé fait déjà l'objet d'une fuite. Il se murmure, dans les milieux très informés (et aussi dans un écho discret du "Journal du Dimanche"), que Frédéric Mitterrand figurerait parmi les candidats. Son nom aurait, dit-on, l'heur de plaire au mari de Carla Bruni.

Le message serait subtil : c'est tout à la fois récompenser le neveu de François Mitterrand qui a toujours pris ses distances avec son oncle en vexant encore un peu plus le sieur Benamou, thuriféraire patenté du mitterrandisme, passé avec armes et bagages au culte de Sarkozy. Benamou a, on le sait, beaucoup déçu le nouveau prince dans ses manières.

Le président Sarkozy ne serait pas mécontent, à mon avis, de signer un ordre de mission à un Mitterrand. Juste pour son bon plaisir.

samedi 26 avril 2008

Nixon goes to China


La Chine, j'y reviens sans cesse. Car c'est, et ce sera, la grande affaire du XXIème siècle.

Je ne suis pas un sinologue. Mais je suis fasciné par ce pays et je suis convaincu depuis longtemps que l'Empire du Milieu est le pivot du monde. On ne fera rien de bien pour l'humanité en tournant le dos à la Chine.

D'abord parce que la Chine, c'est un quart de l'humanité. La loi du nombre s'impose.

Regardons aussi l'Histoire du siècle dernier. Le président Charles De Gaulle est le premier dirigeant occidental à ouvrir en 1964 des relations diplomatiques avec Pékin, avec la Chine de Mao. De Gaulle avait injustement méprisé les Japonais ("je ne rencontre pas un vendeur de transistor", avait-il dit lorsque le ministre japonais du commerce extérieur voulait le rencontrer lors d'un passage à Paris dans les années 60) mais il avait saisi la dimension évidente de la Chine.

Les Américains ont pris le train chinois en marche. En pleine guerre du Vietnam, en 1972, alors que Mao soutenait militairement le Viêt-Cong, Nixon débarque à Pékin et rencontre le Grand Timonier.

C'est ce qui fera entrer dans la rhétorique de la politique étrangère américaine cet axiome : "Nixon goes to China". Oui, incroyable ! Les extrêmes se touchent. Richard Nixon, le président ultra-républicain, ultra-conservateur, farouchement anti-communiste, embourbé dans un conflit militaire désastreux, ouvre les bras à Mao !

Si Nixon va en Chine ("Nixon goes to China"), tout devient possible même l'inconcevable. Le premier ambassadeur américain à Pékin sera George Bush, le père de l'actuel président des Etats-Unis.

La Chine est un colosse très ancien qui a traversé toutes les vicissitudes d'une civilisation multimillénaire. Pleurnicher sur les moinillons tibétains parce que leur costume est seyant, c'est passer à côté de l'essentiel.

Ce qui se passe en Chine depuis une trentaine d'années, depuis la mort de Mao (Septembre 1976), est proprement stupéfiant. Le grand homme de la Chine moderne, le visionnaire, c'est Deng Xiaoping. C'est ce parcours qui m'intéresse.

Je n'oublie pas cependant que, dès 1949, la Chine Populaire a été sous Mao une dictature sanglante et stupide. "Les Cent Fleurs", "Le Grand Bond en Avant", "La Révolution Culturelle" : trois étapes tragiques d'un règne absurde chargé de massacres, de famines et de folies économiques. Mao, tellement adulé en Occident par les soixante-huitards, a été un tyran sanguinaire, un dictateur à la mesure de Staline.

Mais Deng Xiaoping a magistralement rectifié le tir. C'est Deng Xiaoping qui invente le concept de capitalisme d'Etat. Son mot d'ordre : "Enrichissez-vous !" est la reprise de la citation de notre François Guizot (un grand homme méconnu du XIXème siècle français).

La Chine populaire de 2008 n'est plus une dictature. C'est un régime autoritaire et directif. Les Chinois de 2008 vivent, globalement, beaucoup mieux, matériellement et moralement, que sous Mao ou que sous l'Empire Mandchou qui s'est effondré en 1912.

Le niveau de vie moyen dans la Chine d'aujourd'hui s'est considérablement élevé, la circulation des biens et des personnes également, la liberté de la presse –encore limitée- devient plus souple.

A ce propos, qui sommes-nous, nous petits Français, pour donner aux Chinois des leçons dans ce domaine ? Avez-vous oublié 1968 lorsque les médias d'Etat de la République Française muselaient l'opinion ? C'était il y a quarante ans à peine. C'était en France.

Moi, je crois en la Chine. J'y suis allé deux fois : en 1984, alors que ce pays n'était encore qu'un chantier docile et noirâtre. J'y suis retourné il y a deux ans. Et, d'une province à l'autre, du Nord au Sud, j'ai vu une nation fière et déterminée, ancrée dans la modernité, accrochée à la valeur travail. Ce que j'ai vu en Chine m'a fait craindre des lendemains difficiles pour les vieux pays blasés et arrogants comme le nôtre.

Je le répète ici : je ne souhaite aucun mal aux Tibétains. Face à 1 milliard 300 millions de Chinois, ils sont tout au plus 6 millions en comptant large (habitants du Tibet historique et diaspora). Pas facile d'être un groupuscule !

Depuis que la Chine administre (de force) le Tibet, le niveau de vie, l'espérance de vie, l'alphabétisation des Tibétains sont en hausse spectaculaire. Les Tibétains n'ont certes pas eu le choix. Ils bénéficient néanmoins de ces progrès.

Certains regrettent toujours le régime sectaire de la religion du Dalaï-Lama : le servage, l'asservissement des femmes, la mortalité infantile, les maladies contagieuses, la disette. C'est le Tibet d'avant 1959, avant le coup de force des militaires de Mao.

On peut avoir la nostalgie du Moyen-âge. Mais auriez-vous envie de revivre sous le règne de Louis XI ?

vendredi 25 avril 2008

Kant à soi

Analysez cette citation d'Emmanuel Kant et appliquez-là aux déclarations de Nicolas Sarkozy hier soir à la télévision.

La morale n'est pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur.


Je ramasse les copies dans trois heures.

mercredi 23 avril 2008

Les Parisiens sous l'Occupation....


J'ai finalement vu aujourd'hui cette fameuse exposition à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (dans le 4ème arrondissement), exposition présentée comme sulfureuse car elle montre des photographies prises pendant l'occupation dans la capitale par un photographe français qui collaborait à un magazine de propagande allemande.

Il s'appelait André Zucca.

Avant 1940, il avait été l’un des photographes de presse les plus actifs de l'époque. Correspondant de guerre pour 'France Soir' et pour 'Paris Match' en septembre 1939, il est « réquisitionné » en 1941 pour travailer pour le magazine de propagande nazie 'Signal', bimensuel fondé en avril 1940, diffusé dans chaque pays occupé.

Aucune des photos couleurs présentées aujourd'hui dans l'expo parisienne n’a été publiée dans 'Signal' : la couleur était réservée dans ce magazine aux photos de guerre.

L'exposition contient 250 photos de Zucca qui révèlent un Paris rayonnant et tranquille sous l'occupation nazie. Les femmes sont souriantes, élégantes et détendues. Les hommes sont dignes et détachés.

Il fait toujours beau dans les photos de Zucca. Il y a une explication technique.

Les Allemands lui fournissaient une pellicule couleur de très faible sensibilité, autour de 16 ASA. Ce qui signifie que Zucca ne pouvait travailler qu'avec beaucoup de lumière, donc souvent en plein soleil, malgré les grandes qualités de son appareil Leica 24X36 et un objectif de focale 50 offrant une ouverture exceptionnelle.

Zucca se révèle être un excellent photographe. Les clichés qu'il saisit sur les bords de la Seine sont d'une grande beauté classique. Rien à voir avec la guerre ni avec les Allemands. Zucca fait de belles photos hors du temps.

Et il nous montre aussi les Parisiens et les Parisiennes vaquant à leurs occupations quotidiennes parmi les uniformes de l'occupant, passant sans sourciller devant les affiches de propagande ou le long des devantures de cinémas projetant les films français soumis à la censure nazie.

Dans les photos de Zucca, on ne remarque que très peu d'étoiles jaunes cousues sur les vêtements des passants juifs (j'en ai seulement compté deux : l'une rue de Rivoli et l'autre rue des Rosiers). Pas la moindre trace non plus de Résistance. Il faut dire que la Résistance à Paris dans ces années-là était encore dans les limbes.

Ce que Zucca nous donne à voir est donc un Paris docile et insouciant. Les terrasses de café sont animées. L'ordre règne sans haine ni violence apparente. Le bon peuple de Paris semble à peine avoir constaté un léger changement dans la circulation des uniformes.

C'est cette réalité brutalement tranquille que l'objectif de Zucca affiche en pleine lumière avec ses photos bien léchées, bien cadrées. Il nous montre Paris tel qu'il a fonctionné, malgré tout, pendant quatre ans.

La polémique stérile autour de cette exposition n'a aucun fondement. Un photographe "collabo" ? Pas si simple. Ce que les clichés magnifiques de Zucca nous permettent de découvrir, c'est le Paris du début des années 40, sous l'occupation allemande. Nous voyons cette ville en couleurs, ce qui est totalement inédit.

Nous connaissons désormais le contexte. Zucca n'est pas un investigateur. C'est juste un observateur. Ce qu'il me montre, je ne l'avais jamais vu. J'ai appris quelque chose. C'est ça qui compte.

lundi 21 avril 2008

Delanoë se plante sur la Chine.


Bertrand Delanoë en entraînant le Conseil de Paris dans un vote douteux en faveur du Dalaï-Lama fait fausse route.

Sur injonction du maire de la capitale, le chef religieux tibétain a été fait "citoyen d'honneur de la ville de Paris". Les protestations de beaucoup d'élus parisiens (de gauche et de droite) n'ont pas réussi à contrarier ce projet baroque.

Cette distinction ostentatoire offense profondément ma conception de la laïcité.

Au nom de quoi la capitale française, dont je suis électeur et contribuable, distinguerait-elle ainsi le leader d'une religion qui s'apparente largement à une secte ?

On pare le Dalaï-Lama de beaucoup de vertus, en oubliant un peu vite qu'il incarne une civilisation médiévale, une théocratie rétrograde laquelle, jusqu'à l'intervention chinoise en 1959, imposait toujours le servage et l'asservissement des femmes, entre autres joyeusetés.

La Chine Populaire, tout en progressant sur la voie inédite du capitalisme d'Etat, n'est certes pas un paradis.

Mais la Chine Populaire, forte de son milliard 300 millions d'habitants, est en train de se transformer et d'évoluer de manière spectaculaire. C'est l'aventure de civilisation la plus passionnante du XXIème siècle.

Cela se fait évidemment avec brutalité et avec violence. Au XIXème siècle, la révolution industrielle en Europe (et singulièrement en Grande-Bretagne) n'a pas été non plus une partie de plaisir.

Face à la Chine contemporaine qui crée et qui invente, pourquoi faudrait-il prendre parti pour les frustrés en exil d'un Tibet moyenâgeux, cette escouade de moinillons rasés et drapés dans leurs si seyantes tenues couleur safran ? Incarnent-ils le mieux-disant démocratique ? Qui peut ici l'affirmer avec des preuves ?

Je rigole franchement quand j'entends aujourd'hui les vieux gauchistes français qui brandissaient jadis le petit livre rouge de Mao. Ce sont les mêmes qui viennent se prosterner à présent devant le gourou tibétain. Mao n'avait eu de cesse que de vouloir briser cette douteuse idolâtrie enveloppée de vapeurs d'encens. Je ne dis pas que Mao avait raison. En effet, sur tout le reste, il s'est dramatiquement trompé et son règne a été un long calvaire sanglant pour le peuple chinois.

Mais quand je vois aujourd'hui les maoïstes français d'autrefois pleurnicher sur le sort du Dalaï-Lama et des bouddhistes tibétains, je me marre !

Au passage, je signale que lors de mon dernier voyage, il y a 18 mois, j'ai visité, dans divers endroits de la Chine et sans entraves, plusieurs pagodes bouddhistes où les moines tibétains ne semblaient pas vraiment persécutés.

Mais, que voulez-vous y faire ? Le Tibet, c'est chic, c'est à la mode. Merci Robert Ménard (quelle nuisance, celui-là !).

Pendant un certain temps, nous aurons du mal à nous opposer à cette vague superficielle. Je pense qu'il ne s'agit que d'une mode. Je prédis que dans quelques semaines un autre "cause célèbre" aura supplanté les jérémiades françaises sur le Tibet.

Plus sérieusement, je crains que la crispation française contre la Chine ne soit qu'un reflet supplémentaire de nos terreurs face à l'avenir.

La Chine, dans moins de 10 ans, sera la première puissance économique mondiale. C'est un retour triomphal sur la scène internationale. Car la Chine était déjà la première puissance économique mondiale avant 1850, avant l'émergence des Etats-Unis et avant le déclin du système impérial à Pékin.

La Chine est redevenue ce dragon qui crache le feu. La France n'est qu'une musaraigne craintive.

En vociférant en faveur du Tibet, les Français n'expriment qu'une angoisse grandissante face au géant chinois.

C'est ce géant qui engloutit nos usines, nos emplois et nos espoirs, c'est ce géant qui envahit les rayons de nos boutiques avec des produits fabriqués pour un salaire de misère alors que nos travailleurs végètent dans l'indignité du chômage.

Sur cette rancœur légitime, les propagandistes de boycottage des jeux de Pékin surfent avec délectation.

C'est une erreur historique.

Il faut impérativement que les jeux de Pékin se déroulent de manière harmonieuse. Il faut laisser la Chine triompher, selon le scénario prévu. La réussite sans anicroche des Jeux Olympiques est la garantie d'une avancée sociale et démocratique.

C'est la reconnaissance justement réclamée par cet étrange régime qui manie une carotte aussi énorme que son bâton.

Si les Jeux de Pékin tournent au fiasco, si Ménard et ses sbires parviennent à foutre le bordel qu'ils annoncent, la Chine populaire se refermera dans un nationalisme étroit, elle régressera. Et c'est le peuple chinois qui paiera les pots cassés et, pire encore, ce sont les Tibétains qui paieront le plus lourd tribu.

On a toujours tort d'appliquer mécaniquement nos schémas occidentaux sur des civilisations très anciennes.

La peine de mort ? Qui sommes-nous pour en parler, nous qui ne l'avons abolie qu'en 1981 ! Le vote des femmes en France ? C'est en 1944. 42 ans après l'Australie et 31 ans après la Norvège.

La Chine n'a jamais, je dis bien jamais, connu la démocratie sur le modèle auquel nous nous référons.

Mais jamais la Chine, depuis deux siècles, n'a connu une telle progression économique et sociale qui se manifeste par une élévation générale du niveau de vie, la disparition des famines fréquentes sous Mao, l'émergence d'une classe moyenne et une ouverture inédite sur l'extérieur.

Ce cheminement difficile doit-il être contrarié par les défenseurs ignorants d'une croyance d'un autre âge ?

Je parle ici de l'obscurantisme tibétain.

C'est à vous de voir.

Régicides


Graffiti lu sur le mur d'une banque, près du métro "Temple" :

"Sarko, casse-toi et on annule tout.

SMS signé :

Ravaillac et Lee Harvey Oswald".


Mazette ! L'assassin d'Henri IV se ligue avec le tireur présumé de Dallas … Quelle coalition !

On ne joue pas impunément à ce jeu-là. La Loi punit sévèrement les menaces contre le chef de l'Etat.

Je vous disais que c'est au métro "Temple" que se trouve le mur de la banque où j'ai lu ce "dazibao" anti-sarko.

Le "Temple", dans le 3ème arrondissement de Paris, c'est là où croupirent, après la révolution française, Marie-Antoinette et Louis XVII.

Simple hasard.

dimanche 20 avril 2008

La petit musique qui nuit


J'apprends que la musique d’attente du standard téléphonique du Palais de l'Elysée a été changée.

Jusqu'au mois dernier, en attendant d'être dirigé vers le bon correspondant, on entendait "Asturias", la plus célèbre partition de l'espagnol Isaac Albéniz. Pourquoi Albéniz ? Tout simplement parce qu'il était l'arrière grand-père de Cécilia.

Le Président, à peine élu en mai dernier, pour sa cérémonie d'investiture, avait d'ailleurs demandé à la Garde Républicaine de jouer cet air pour celle qui était encore son épouse. Ce geste délicat avait été très remarqué.

Mais donc, le mois dernier, au standard de l'Elysée, la musique d'Albeniz a été brusquement remplacée par "la Symphonie fantastique" d'Hector Berlioz.

Ça, c'est du patriotique bien français !

Berlioz, avec ses coups de cymbales et ses trompettes tonitruantes, c'est la quintessence du bling-bling romantique.

Pour faire patienter ceux qui téléphonent à l'Elysée, on aurait pu songer à une musique plus douce, à une aimable mélopée, sussurrée par la nouvelle première dame : Carla. Carlita, comme dit le Président.

Quand on a une chanteuse à succès sous la main, quel gâchis de ne pas en tirer profit !

Quel bonheur ce serait, en patientant au standard de l'Elysée, d'entendre, sur fond de guitare sèche, ces mots tendres :


On me dit que nos vies ne valent pas grand chose
Elles passent en un instant comme fanent les roses.
On me dit que le temps qui glisse est un salaud
Que de nos chagrins il s'en fait des manteaux
Pourtant quelqu'un m'a dit...
Que tu m'aimais encore
C'est quelqu'un qui m'a dit que tu m'aimais encore.
Serait-ce possible alors ?


Oui, Carla, c'est possible.

Vous devriez le savoir. Avec Nicolas, "TOUT DEVIENT POSSIBLE".

Nous l'a-t-il pas répété pendant toute la campagne présidentielle, quand il était encore officiellement le mari de l'arrière-petite fille d'Albéniz.

mardi 15 avril 2008

Lettre peu recommandable


Tiens, il y a longtemps que je ne vous avais pas parlé de mon bureau de poste, celui de la rue René Boulanger, Paris (10ème), l'un des pires de l'hémisphère nord.

J'ai une lettre recommandée à y retirer. Je me présente vers 17 heures. Dès l'entrée, je suis accueilli par une affiche grossièrement griffonnée au feutre : "service limité, seulement les retraits d'instance". C'est terriblement administratif ("retraits d'instance") et ce n'est pas encourageant.

Ce bureau de la rue René Boulanger est d'ordinaire spécialement désorganisé. Alors "service limité", ce n'est vraiment pas bon signe.

A l'intérieur, il n'y a que deux guichets ouverts. Les deux employés, cloîtrés derrière leur vitre, je les repère comme de vieilles connaissances. J'ai tellement eu, par le passé, l'occasion de les observer en faisant la queue.

Il y a d'abord le jeune homme obèse : il est généralement efficace. A l'autre guichet, la mémère revêche dans son gilet de laine que je connais personnellement pour m'être déjà alpagué avec elle l'automne dernier.

Deux guichets ouverts, un mardi en fin d'après-midi, en plein centre de Paris, dans un bureau du service public de la Poste.

Dans la file d'attente déjà très longue (une vingtaine de personnes), chacun est placide.

Les usagers de la Poste ne sont généralement pas "bling-bling". Ce sont des braves gens qui, à la fin d'une journée de travail souvent pénible, patientent sans soupirer pour récupérer ou envoyer un petit mandat. C'est le paysage de la Poste, en tout cas de la mienne.

La file s'allonge car les deux seuls guichets sont obstrués par deux clients qui n'arrivent pas à remplir correctement les paperasses. Les deux employés postaux se sont guère empressés à les aider. Nous sommes bientôt une trentaine à piétiner. La tension monte, l'énervement devient palpable.

L'employée revêche au gilet de laine sent la menace gronder. Elle quitte brusquement son guichet, sort par une porte dérobée et surgit dans le hall d'accueil, au milieu du groupe d'usagers en attente prolongée.

Et elle vocifère : "C'est un service réduit, c'est écrit à l'entrée qu'on ne fait que les retraits d'instance." Dans l'assistance, rares sont qui comprennent ce jargon postal.

Moi, forcément je ramène ma fraise et j'interpelle l'employée : "Service réduit, pourquoi ?" Interloquée par mon audace, elle répond nerveusement : "Parce que nous ne sommes que deux."

Je ne me satisfais pas cette excuse discutable : "Pourquoi n'êtes-vous que deux ?"

La dame au gilet de laine de la Poste me rétorque : "Parce qu'il y a des malades." La Poste rend donc malade, même ses employés.

Moi, toujours aussi hardi, je lance : "Et vous ne pouvez pas demander des remplaçants ?" Mon outrecuidance dépasse sans doute les bornes. La dame postière en gilet de laine me fusille du regard.

J'ajoute à son courroux en déclarant de ma voix de stentor : "je constate que le service public n'est pas assuré ici." Elle me répond : "Mais le service public n'existe plus à la poste." Ah bon ?

Nous en sommes là de notre vif échange quand j'invite cette employée des postes à regagner dare-dare son guichet car la file d'attente a encore grossi. Mon injonction finit par la pousser à bout.

Elle me dit : "Vous, je ne vous servirai pas !" Je lui réponds haut et fort que la Poste n'est pas un club privé et que si elle refuse de me fournir ma lettre recommandée quand ce sera mon tour, elle aurait de mes nouvelles. Et pas seulement par la Poste.

Elle soupire, elle regagne son guichet. Par les hasards de la file d'attente, je n'ai pas à traiter avec la dame au gilet de laine. Je tombe (une chance sur deux) sur le jeune homme obèse qui me donne ma lettre recommandée.

Je sors sans jeter un regard sur la postière en gilet de laine.

Je vous ai résumé en quelques lignes 50 minutes de ma vie. Et la lettre recommandée péniblement extirpée de griffes de cette administration kafkaïenne n'avait, dois-je vous l'avouer, pas grand intérêt. Elle aurait pu attendre, encore plus que moi.

lundi 14 avril 2008

Silvio, le retour !


J'aime fustiger l'agitateur Robert Ménard, me désintéresser d'Ingrid Bétancourt (moins moribonde, aux dernières nouvelles), défendre le régime de Pékin contre les pénibles moines tibétains, promouvoir les OGM et le nucléaire civil, clouer le bec aux profs corporatistes. Ça, je sais faire. Vous le savez.

Mais ne comptez pas sur moi pour célébrer le retour au pouvoir en Italie de Silvio Berlusconi. J'ai les idées larges, mais là, c'est au dessus de mes forces.

Berlusconi est revenu : mauvaise nouvelle pour l'Europe.

Pendant que le président français calme avec peine ses tendances "bling-bling", c'est reparti pour un tour de l'autre côté des Alpes.

OGM (suite) : même Libé s'interroge...


Un tournant ? Le journal "Libération", après des années de militantisme anti-OGM pour satisfaire son lectorat écolo-bobo, offre une timide ouverture dans l'éditorial d'aujourd'hui. En substance : et si les OGM finalement, ce n'était pas nécessaire ?

C'est à lire ici :

-----------

LE FOSSÉ
Editorial de DIDIER POURQUERY
(Libération du lundi 14 avril 2008)


Le constat est impitoyable : nous sommes entrés dans un cycle long de hausse des matières premières agricoles qui vont pousser au désespoir nombre d’habitants des pays dits émergents. Face à cette perspective qui affole les grandes organisations internationales, le fossé se creuse entre les problèmes du Nord et ceux du Sud. Certes, nous constatons en Europe aussi des hausses importantes des produits alimentaires. Notre baguette augmente, mais chez nous le pain ne pèse pas aussi lourd dans le budget des ménages que dans celui des pays pauvres. Au Nord, nous avons depuis plusieurs années considéré comme résolue la question européenne de l’autosuffisance alimentaire et pour réduire le poids de la politique agricole commune nous avons réfléchi à une autre façon de voir l’agriculture: plus économe, responsable, bio, etc. Le débat sur les OGM que nous avons eu ces dernières semaines illustre cette tendance. Or, face à l’explosion de la demande, à la baisse mondiale des stocks, à la flambée des cours, aux émeutes de la faim, il faut se remettre à produire. Produire beaucoup, vite et moins cher. Nous voici face à un dilemme douloureux: revenir à une agriculture productiviste, en utilisant toute la palette des nouvelles technologies (agrochimie, OGM…), ou continuer de défendre un modèle raisonnable et raisonné qu’on pourrait considérer comme frileux au vu des enjeux de la planète. Evidemment, la réponse est quelque part entre les deux attitudes. Mais les pays du Sud ne pourront pas attendre très longtemps. Il faut repenser entièrement le modèle agricole mondial.

-------------- ©Libération -----------------------

dimanche 13 avril 2008

Sur les OGM

Bernard Debré : "Les anti-OGM sont des irresponsables"

Interview réalisée par Josée Pochat et publiée dans "Valeurs actuelles" le 11-04-2008
-------------------------------------------------------------------

La loi sur les OGM, qui définit les modalités de mise en culture des plantes transgéniques et garantit la transparence de l’information sur les OGM,a été adoptée par l’Assemblée mercredi dernier,après sept jours de débats houleux où pro et anti-OGM se sont violemment heurtés sous l’oeil de José Bové,présent dans les tribunes de l’Hémicycle. Dorénavant, les agriculteurs seront contraints de déclarer les parcelles cultivées en OGM. La loi instaure par ailleurs un délit de fauchage,passible de deux ans de prison et 75000 euros d’amende (trois ans et 150000euros si la parcelle concernée était destinée à la recherche). Le professeur Bernard Debré, député UMP,a été,tout au long des débats, l’un des plus fervents défenseurs du projet de loi. Il nous explique pourquoi l’adoption de ce texte lui paraissait être une absolue nécessité.


------------------------

Pourquoi avez-vous défendu avec tant de détermination le projet de loi sur les OGM ?

Actuellement, 800 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim.Les OGM,qu’il s’agisse du maïs, du blé ou encore du soja, ont une productivité accrue de l’ordre de 10 à 40 % car ils se défendent mieux vis-àvis des prédateurs et les récoltes subissent moins de pertes.
Nous n’arrivons pas à nourrir l’humanité alors que nous sommes moins de sept milliards.Dans trente ans,nous serons neuf milliards.Nous devons d’ici là réussir à doubler la production agricole planétaire. Les OGM sont une partie de la réponse à ce problème, si l’on veut éviter de traverser une crise alimentaire gravissime. Ils offrent non seulement une meilleure productivité mais peuvent pousser sur des terres plus arides ou plus salines, jusque-là incultivables.
Autre avantage,ces cultures sont plus écologiques. Les OGM n’ont pas besoin d’être traités : ils se défendent eux-mêmes contre les maladies.Finis les pestici- des, parfois nocifs, que l’on retrouve ensuite dans la nappe phréatique! En dix ans,les Américains ont ainsi économisé 300 000 tonnes de pesticides et deux milliards de litres de fuel,en utilisant moins les engins agricoles.
Autre atout, les OGM sont plus sains pour la santé. Quand une plante est attaquée par un parasite, des champignons s’installent dans ses lésions et sécrètent des mycotoxines,hautement cancérigènes pour l’homme.Les OGM n’ont pas de lésions et leur taux de mycotoxines chute de plus de 90 %.

Que pensez-vous des arguments des anti- OGM ?

Les OGM sont en culture dans le monde depuis douze ans. On en a ainsi cultivé sur cette période près de 700 millions d’hectares. Que disent les rapports de l’Organisation mondiale de la santé ? Aucune maladie, aucun dérèglement n’a pu être imputé aux OGM. Leurs détracteurs mettent en avant le principe de précaution,considérant ne pas savoir comment la situation va évoluer…
Les écolos parlent de “dangers”. Évoquent par exemple le monarque,un papillon menacé par les OGM.Toutes les études ont démontré que c’était faux. Ils nous disent ensuite que des rats, nourris au maïs Mon863, auraient eu des incidents au foie et aux reins.Faux, encore. Toutes les études des scientifiques ont prouvé qu’il ne s’agissait pas de dysfonctionnement. Argument suivant:attention,les OGM vont contaminer les autres plantes, avec la diffusion du pollen.Faux.Ce risque est écarté dès lors que l’on prend un certain nombre de précautions comme le respect,par exemple,d’une distance de 50 mètres d’un champ OGM à un autre.
C’est sans compter avec la détermination des anti-OGM,qui reviennent à la charge et tentent de nous expliquer qu’au Mexique, un maïs OGM a contaminé un maïs primitif, par le pollen,selon une étude publiée en 2001 dans la célèbre revue scientifique Nature. Mais en 2002, Nature s’excuse et retire cette publication, reconnaissant ses conclusions erronées, après que huit autres études ont montré que le maïs OGM mexicain n’avait rien contaminé. La vérité, c’est que depuis douze ans que l’on cultive des OGM dans le monde, il n’y a jamais eu le moindre problème, ni pour l’homme ni pour les animaux.

Pouvez-vous nous expliquer le rôle des OGM en médecine ?

Il est fondamental. En Argentine, on a modifié le génome de la vache. Un troupeau de trente bêtes sécrète de l’insuline dans son lait, permettant de traiter la totalité des diabétiques de ce pays. L’hormone de croissance, l’insuline, les produits qui permettent de lutter contre un certain nombre de cancers, sont maintenant fabriqués par génie génétique grâce aux OGM.On a trouvé,en France,une plante qui, génétiquement modifiée, donne justement un produit permettant de lutter contre les effets de la mucoviscidose.Mais la recherche a été stoppée car les parcelles cultivées ont été fauchées par les écoterroristes.

Que se passerait-il demain si l’on suivait les préconisations de José Bové ?

En 1998, la France comptait plus d’un millier de parcelles d’essais d’OGM en plein champ, étape absolument incontournable dans le processus de recherche. En 2006, il n’y en avait plus que 22… et les faucheurs volontaires en ont détruit 65%! Ne plus cultiver d’OGM en France,c’est rater le train de la modernité,perdre l’un de nos atouts majeurs: la compétitivité de nos filières agroalimentaires,l’une des composantes de notre indépendance.

-------

© Valeurs Actuelles - Avril 2008

Médiatiquement correct


En vertu du "médiatiquement correct", voici quelques affirmations qu'il n'est pas conseillé d'exprimer :

- Le ratio entre le nombre d'enseignants et le nombre d'élèves dans le secondaire en France (public et privé) est de 1 à 11. Un prof pour 11 élèves. Les classes ne sont pas plus surchargées qu'autrefois. A la rentrée prochaine, pour des raisons purement démographiques, il y aura, dans l'enseignement secondaire en France (collèges et lycées), 40.000 élèves en moins qu'à la rentrée précédente. Et pourtant, par des mensonges grossiers, les syndicats d'enseignants manipulent en ce printemps les collégiens et les lycéens pour qu'ils manifestent, au lieu d'étudier, contre une minuscule diminution du nombre de profs.

- Sur le même sujet, le principe même de "syndicats lycéens" défie l'entendement. Les lycéens ne sont pas des salariés et n'ont donc aucun droit de se constituer en "syndicats". Les lycéens sont les heureux bénéficiaires d'un enseignement, le plus souvent public, financé par la collectivité nationale. Les lycéens devraient être reconnaissants, pas revendicatifs. La dissolution immédiate des prétendus "syndicats lycéens" semble être une mesure de bon sens.

- Le nucléaire civil, largement développé en France, est moins polluant et nettement moins dangereux que les sources d'énergie fossile. Le bilan humain de la catastrophe de Tchernobyl en 1986 (seul exemple majeur de défaillance d'un réacteur nucléaire) est largement dépassé chaque année par le nombre de mineurs de charbon tués dans le monde, en Chine en particulier.

-Les biotechnologies (et les OGM en particulier) constituent un progrès scientifique évident, malheureusement caricaturé par des agitateurs obtus qui refusent de prendre en compte les besoins alimentaires croissants de l'humanité que seules les techniques modernes d'agriculture devraient pouvoir assurer.

- La théocratie médiévale des bouddhistes tibétains n'est pas du tout préférable au capitalisme d'Etat de la République Populaire de Chine.

- Le sort, certes dramatique, d'Ingrid Bétancourt ne doit pas conduire le gouvernement français à offrir, comme François Fillon l'a proposé, l'asile aux terroristes colombiens des FARC.


----------------

Je suscite le dégoût, si j'en crois ce message laissé ci-dessous :

----------------

anonyme a dit...
Sur ce blog en général,
Une profonde envie de gerber. C'est minable. J'ai du mal parfois à expliquer à mes enfant la merde ambiante qui nous entoure. Quand ils seront en age de lire, je le montrerais ce blog. S'il existe encore.

dimanche 13 avril 2008 22 h 46


-------------

"La merde ambiante" vous salue bien bas, cher ou chère anonyme. En espérant que vos enfants iront puiser ailleurs leurs références orthographiques. Trois fautes en trois lignes, pas mal !

samedi 12 avril 2008

Familles nombreuses, trop nombreuses.


Semaine d'angoisse pour les familles nombreuses. Sarkozy grippe-sou menaçait de supprimer la carte créée en 1921, cette carte qui permet aux reproducteurs prolifiques de l'espèce française de prendre le train à moindre frais.

Le méchant Sarko espérait récupérer les 70 millions d'euros que l'Etat (fauché comme les blés) verse à la SNCF pour financer cet avantage social et nataliste.

Résultat pendant plusieurs jours : gros pataquès, protestations du lobby des biberons, embrouillamini de la communication gouvernementale.

Finalement, Sarko a tout remis en ordre : on ne change rien. Et même, on ajoute des avantages. La famille nombreuse commencera dès le deuxième enfant. Et, pendant qu'on y est, si aucun bébé n'a encore pointé son museau, un simple test de grossesse positif devrait être suffisant.

Moi qui aime beaucoup prendre le train, je déteste y voir des enfants. Ils sont bruyants, désordonnés et rarement morigénés par leurs géniteurs en cas de notoire perturbation pour les autres voyageurs.

Je voyage en première classe de préférence. Cela m'épargne bien des tourments car la carte "famille nombreuse" ne donne accès qu'à la seconde classe.

Les gosses de la seconde classe, on les croise parfois à la voiture "resto bar" (zone mixte première et seconde classes). Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Ils gémissent pour une friandise qu'ils sont contraints de partager avec leur fratrie étendue. C'est un crève-cœur. Enfin, pas tellement quand je me dis que ces marmots sont dans le même train que moi pour dix fois moins cher.

Le gros avantage de la première classe dans le train, c'est que les enfants y sont en général bien élevés. Les enfants de première classe jouent avec leur Nintendo en silence, ils font des coloriages, ils lisent sagement Harry Potter ou la Bible. Les gosses de riches, on a beau dire, c'est irremplaçable.

La carte "famille nombreuse" pour la SNCF, pour en revenir à ça, quel drôle de concept tout de même ! Ces familles nombreuses, ne feraient-elles des enfants que pour se prélasser dans le train ?

N'avez-vous jamais capté dans la rue le regard conquérant d'un père ou d'une mère qui fend la foule avec une poussette contenant un gniard ? La poussette d'enfant semble être devenue un véhicule prioritaire, pourvu d'un invisible gyrophare.

Moi, passant qui passe, pourquoi devrais-je m'écarter brusquement pour laisser la place à une poussette, fût-elle chargée du bambin qui paiera ma retraite ? Qui la paiera à condition de ne pas glander à l'école comme la plupart de ses congénères !

Les familles nombreuses, espèce protégée, cause nationale. Il me semble pourtant qu'avoir des enfants procure de gros avantages fiscaux. Les "sans enfant", eux, sont soumis au fisc plein pot. Ils ne bénéficient d'aucune réduction nulle part, dans le train en particulier. Et ils prennent les poussettes dans les tibias.

Mes excuses au Consul Général de Los Angeles

Mea Culpa. Dans une note antérieure (intitulée : "Résumé des épisodes précédents"), par laquelle, une nouvelle fois, j'égratignais sottement David Martinon, j'ai suggéré (très lourdement, ce n'est plus vraiment de la suggestion) que le poste de Consul Général de France à Los Angeles (qui pourrait échoir à Martinon) était une sinécure consistant essentiellement à prendre le soleil au bord d'une piscine.

Cette affirmation est évidemment caricaturale. Elle est même tellement énorme que les lecteurs avisés de ce blog (pourtant habitués à mes exagérations) auraient dû comprendre qu'il s'agissait d'une méchante blague.

Mais la communauté française de Californie n'aime pas qu'on attaque la fonction de Consul Général. J'ai reçu quelques commentaires outragés. Car apparemment, le Consul Général, Philippe Larrieu, en poste actuellement à Los Angeles, est très apprécié. Que grâce lui sont ici rendu. Je lui demande d'accepter mes excuses s'il a été affecté par mes écrits maladroits.

Le Consul Général de France à Los Angeles passe plus temps à travailler qu'à se prélasser au bord de la piscine de sa résidence.

Il n'en demeure pas moins qu'il serait utile de se pencher sur la profusion dispendieuse des implantations diplomatiques de la France dans le monde, une implantation démesurée par rapport à la taille et à l'influence réelle de notre pays.

Le Quai d'Orsay est une énorme machine dans laquelle on pourrait largement élaguer., en ces temps de vaches maigres pour nos finances publiques.

Il y a une dizaine de jours, la Cour des Comptes s'interrogeait sur les nombreux placards dorés de notre diplomatie.

Voici ce que "Le Figaro" écrivait à ce sujet

--------------------------

(…)Dans ce document que Le Figaro a pu consulter, le premier président de la Cour, Philippe Séguin, s'inquiète des «conditions dans lesquelles le ministre des Affaires étrangères est conduit à laisser sans activité définie pendant un délai supérieur à quelques mois un haut fonctionnaire sans affectation adéquate…».
D'après les calculs des magistrats de la rue Cambon, 127 diplomates susceptibles d'occuper une fonction d'ambassadeur étaient employés à des tâches bien inférieures à leur niveau de compétences en 2006. Soit un diplomate sur quatre. Des ministres plénipotentiaires, des diplomates élevés à la dignité d'ambassadeur de France, des conseillers hors classe possédant plusieurs langues et maîtrisant toutes les subtilités de la géostratégie internationale, erreraient dans «le couloir de la mort». C'est ainsi que les collègues du Quai d'Orsay baptisent l'étage de l'immeuble de la rue Lapérouse… qui accueille les ambassadeurs en mission. Pour une population de quelque 400 diplomates pouvant prétendre à une représentation de la France à l'étranger, la Cour évalue en effet à 179 les postes d'ambassadeurs, et une soixantaine d'emplois en administration centrale correspondant à leur calibre. Du coup, ils sont nombreux à rester «sur l'étagère», selon l'autre expression maison.
Au moment du contrôle de la Cour des comptes, 14 fonctionnaires étaient même complètement disponibles, 16 bientôt disponibles et 17 autres occupés à des missions ponctuelles ! En termes moins diplomatiques, à attendre que le téléphone sonne. Le rapport relève même une perle : un conseiller des Affaires étrangères a fait valoir ses droits à la retraite à la fin de l'année 2006. Il était sans affectation depuis… 1999. (…)

-----------------------

vendredi 11 avril 2008

Proposition pour les FARC

Et si on faisait un échange de prisonniers ?

Vous nous rendez Ingrid Bétancourt. Ça fera tellement plaisir à Sarko !

On vous livre à la place : Robert Ménard, José Bové et Augustin Legrand.

Marché conclu ?

Franchement, c'est du donnant-donnant ! Du gagnant-gagnant ! Trois pour le prix d'une seule ...

jeudi 10 avril 2008

Les méchants Chinois et les gentils Tibétains.


Le manichéisme anti-chinois et pro-tibétain fait des ravages.

La société tibétaine que l'on veut défendre avec les jérémiades actuelles, de quoi s'agit-il ?


Il s'agit tout simplement d'une théocratie médiévale qui a toujours soutenu le servage, le système des castes, l'asservissement des femmes.

Ce sont les communistes chinois qui ont (brutalement il est vrai) balayé ce très archaïque modèle politico-religieux dans les années 50.

D'où vient en France cette soudaine adoration du Dalaï-Lama ? La gauche bien-pensante (autrefois maoïste) crache sur le Pape à la moindre occasion, mais c'est pour mieux adorer le Dalaï-Lama.

Les gauchos-bobos vous organisent périodiquement des manifestions offusquées pour défendre la laïcité française et pour conspuer Sarkozy, accusé de subornation au Saint-Siège.

Ce sont les mêmes qui portent aux nues un gourou oriental au sourire figé. Serait-on sensible à l'élégante sobriété de son costume de couleur safran ? Les droits de l'homme sont-ils réglés comme un défilé de mode ?

Les moines tibétains sont tellement gentils, tellement pacifiques. L'inconscient collectif européen, largement nourri des chromos édifiants de "Tintin au Tibet", se complait dans une image lénifiante de ces religieux méditatifs qui se meuvent lentement dans des vapeurs d'encens, au son de musiques lancinantes.

Le moine tibétain serait-il devenu l'incarnation de l'idéal humain ? En ce qui me concerne, je vous le dis tout net : je récuse totalement ce genre de modèle.

Je me contrefiche absolument du bouddhisme tibétain. On ne peux pas sans arrêt dénoncer les dangers de l'Islam et, au même moment, célébrer béatement, sans les connaître, les prétendues vertus immanentes de l'enseignement du Dalaï-Lama. Son opium du peuple, a priori, ne vaut pas mieux que les autres.

Pour tout vous dire, je me méfie de cet homme-là. On me dit que le Dalaï-Lama a reçu le Prix Nobel de la Paix. Ça ne prouve rien. Henry Kissinger l'a obtenu aussi. Allez vérifier le palmarès de ces récipiendaires. Vous m'en direz des nouvelles.

mercredi 9 avril 2008

Sur le Dalaï Lama, Mélenchon a raison

Si on m'avait dit que je serai un jour d'accord avec le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon ! Il m'a tellement exaspéré à propos de sa campagne pour le "non" au référendum européen, aux côtés des communistes et de l'ultra-gauche. 

Mais cette fois, je suis en accord avec la prise de position de Mélenchon concernant les gesticulations anti-chinoises autour des Jeux Olympiques de l'été prochain à Pékin. Je reproduis ici ce que Mélenchon écrit sur son blog :



----------



Je ne suis pas communiste chinois. Je ne le serai jamais. Mais je ne suis pas d’accord avec les manifestations en faveur du boycott des jeux olympiques. Je ne suis pas d’accord avec l’opération de Robert Ménard contre les jeux olympique de Pékin. Je ne suis pas d’accord avec la réécriture de l’histoire de la Chine à laquelle toute cette opération donne lieu. Je ne partage pas du tout l’enthousiasme béat pour le Dalaï Lama ni pour le régime qu’il incarne. Pour moi, le boycott des jeux est une agression injustifiée et insultante contre le peuple chinois. Si l’on voulait mettre en cause le régime de Pékin il fallait le faire au moment du choix de Pékin pour les jeux. Il ne fallait pas permettre à la Chine d’être candidate. Il fallait le dire en Chine. Ce qui se fait est une insulte gratuite et injustifiée contre les millions de chinois qui ont voulus et préparent activement les jeux. Pour moi il flotte un relent nauséabond de racisme sur cette marmite !

Si un boycott devait être organisé, dans une logique agressive conséquente, ce n’est pas celui du sport qui est un moment d’ouverture et de fraternisation. Pourquoi pas plutôt celui des affaires et de la finance? Naturellement aucun des activistes mondains actuels ne le propose ni n’entreprend quoique ce soit dans ce sens. Si l’on devait vraiment se fâcher avec le gouvernement chinois, pourquoi le minimum de ce qui se fait dans les relations normales entre les nations ne se fait-il pas à cette occasion? Le président de la République chinoise (combien de protestataires se soucient de savoir comment il s’appelle ?) a-t-il été approché ? Lui a –ton demandé quelque chose ? Quoi ? Qu’a-t-il répondu ? Le premier ministre (combien se sont préoccupés de connaître son nom ?) a-t-il été interpellé ? 


L’ambassadeur de Chine en France a-t-il été reçu et a-t-on eu un échange avec lui ? Qui s’en soucie ? Avec une morgue ressemblant a du racisme, on proteste contre un gouvernement dont on ne cite pas le nom des dirigeants, et dont on fait comme s’il n’existait pas? Pourquoi sinon parce qu’on pense par devers soi qu’il n’en est pas vraiment un. La superbe occidentale nie jusqu’au nom des gouvernant qui dirigent un peuple de un milliard quatre cent millions de personnes que l’on croit assez veules pour être maîtriser par une simple police politique! D’une façon générale je ressens, en voyant tout cela, l’écho du mépris des colons qui ont imposé en leur temps les armes à la main l’obligation pour les chinois de faire le commerce de l’opium ! Si la volonté est d’affronter le régime politique de Pékin, aucun des moyens employés n’est de nature à modifier quoique ce soit d’autre que l’opinion occidentale déjà totalement formatée sur le sujet. Donc les évènements du Tibet sont un prétexte. Un prétexte entièrement construit à l’usage d’un public conditionné par la répétition d’images qui visent à créé de l’évidence davantage que de la réflexion. 


Exemple : seule l’enquête « d’arrêt sur image » rapporte que les « évènements du Tibet » ont commencé par un pogrom de commerçants chinois par des « tibétains ». Dans quel pays au monde de tels évènements restent-ils sans suite répressive ? La vie d’un commerçant chinois a-t-elle moins de valeur que celle du manifestant « tibétain » qui l’assassine à coups de bâton dans la rue ? Bien de l’amitié pour les tibétains n’est qu’une variante nauséabonde du racisme contre les chinois. Elle se nourrit de tous les fantasmes que l’ignorance favorise. Que la répression ait été lourde est peut-être avéré. Comment l’apprécier ? Les seuls chiffres rabâchés sont ceux du « gouvernement tibétain en exil ». Pourtant le gouvernement chinois, si j’ai bien entendu, annonce lui-même un nombre de blessés et de morts qui permet de comprendre qu’il y a eu une situation grave et sérieuse que les autorités admettent. Dans n’importe quelles circonstances ont essaierait de comparer les informations. On essaierait de comprendre l’enchaînement des faits. Sinon autant dire que le gouvernement français de l’époque a ordonné de pousser deux jeunes dans un transformateur électrique à Clichy Sous Bois au motif qu’il avait alors une politique de main dure face aux banlieues. Personne n’oserait avancer une bêtise aussi infâme. Dans les émeutes urbaines américaines la répression a aussi la main lourde. Tout cela n’excuse rien. Mais cela permet de mettre des évènements en relation de comparaison. J’exprime les plus nettes réserve à propos de l’action politique de monsieur Robert Ménard, principal organisateur des manifestations anti-chinoises. A présent, à propos du Tibet et des jeux olympiques, on ne voit que Robert Ménard. Il parle, parait il, au nom de « Reporters sans frontière ». Cette association est réduite à la personne de Robert Ménard. Bien des anciens membres du conseil d’administration pourraient en dire long au sujet des conceptions démocratiques de monsieur Ménard dans sa propre association. Quand je me suis trouvé sur le plateau de radio à France Culture où l’on m’interrogeait sur le sujet du Tibet et des jeux Olympiques, messieurs Marc Kravetz et Alexandre Adler sont restés silencieux quand j’en suis venu au rôle de monsieur Ménard. Ils ne peuvent être soupçonnés de chercher à me complaire… Hors micro, les deux, exprimaient des réserves marquées sur les méthodes du personnage de Robert Ménard. Maxime Vivas a établi une analyse documentée extrêmement inquiétante sur ce personnage et ses sources de financements. Quoiqu’il en soit, il semble qu’il remplace aussi dorénavant les syndicats de journalistes, l’association internationale des droits de l’homme, Amnesty et ainsi de suite. Parfois même il remplace le Dalaï Lama. Robert Ménard milite pour le boycott des jeux et ce que ne fait pas le Dalaï Lama. Celui-ci dit au contraire que le peuple chinois mérite les jeux. Robert Ménard est un défenseur des droits de l’homme à géométrie variable. A-t-il mené une seule action, même ultra symbolique, quand les Etats Unis d’Amérique ont légalisé la torture ? A-t-il mené une seule action pour que les détenus de Guantanamo soient assistés d’avocat ? Robert Ménard a un comportement qui soulève des questions sérieuses au sujet des motivations de son action.  


A propos du Tibet. Le Tibet est chinois depuis le quatorzième siècle. Lhassa était sous autorité chinoise puis mandchoue avant que Besançon ou Dôle soient sous l’autorité des rois de France. Parler « d’invasion » en 1959 pour qualifier un évènement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. Dit-on que la France a « envahi » la Vendée quand les armées de notre République y sont entrées contre les insurgés royalistes du cru ? Le Dalaï Lama et les autres seigneurs tibétains ont accepté tout ce que la Chine communiste leur proposait et offrait, comme par exemple le poste de vice président de l’assemblée populaire que « sa sainteté » a occupé sans rechigner. 


Cela jusqu’au jour de 1956 où le régime communiste a décidé d’abolir le servage au Tibet et régions limitrophes. Dans une négation des traditions, que j’approuve entièrement, les communistes ont abrogé les codes qui classaient la population en trois catégories et neuf classes dont le prix de la vie était précisé, codes qui donnaient aux propriétaires de serfs et d’esclaves le droit de vie, de mort et de tortures sur eux. 


 On n’évoque pas le statut des femmes sous ce régime là. Mais il est possible de se renseigner si l’on a le coeur bien accroché. L’autorité communiste a mis fin aux luttes violentes entre chefs locaux du prétendue paradis de la non violence ainsi qu’aux divers châtiments sanglants que les moines infligeaient à ceux qui contrevenaient aux règles religieuses dont ils étaient les gardiens. La version tibétaine de la Charria a pris fin avec les communistes. 


La révolte de 1959 fut préparée, armée, entretenue et financée par les USA dans le cadre de la guerre froide. Voila ce qu’il en est des traditions charmantes du régime du Dalaï Lama avant les communistes et de l’horrible « invasion » qui y a mis fin. Depuis la scolarisation des enfants du Tibet concerne 81% d’entre eux là où il n’y en avait que 2% au temps bénis des traditions. Et l’espérance de vie dans l’enfer chinois contemporain prolonge la vie des esclaves de cette vallée de larmes de 35, 5 à 67 ans. En foi de quoi l’anéantissement des tibétain se manifeste par le doublement de la population tibétaine depuis 1959 faisant passer celle-ci de un million à deux millions et demi. 


Pour tout cela, la situation mérite mieux, davantage de circonspection, plus de respect pour les chinois que les clichés ridicules que colportent des gens qui ne voudraient ni pour eux, ni pour leur compagne ni pour leurs enfants d’un régime aussi lamentable que celui du roi des moines bouddhistes du Tibet. A l’heure actuelle je n’éprouve aucune sympathie pour « le gouvernement en exil du Tibet » dont sa sainteté est le décideur ultime sur pratiquement toutes les questions, où siège un nombre de membres de sa famille qu’il est tout à fait inhabituel de trouver dans un gouvernement, même en exil, sans parler de leur présence aux postes clefs de la finance et des affaires de cet exil. Je respecte le droit de sa sainteté de croire ce qu’elle veut et à ses partisans de même. Mais je m’accorde le droit d’être en désaccord total avec l’idée de leur régime théocratique. 


Je suis également hostile à l’embrigadement d’enfants dans les monastères. Je suis opposé à l’existence du servage. Je suis laïque partout et pour tous et donc totalement opposé à l’autorité politique des religieux, même de ceux que l’album "Tintin au Tibet" a rendu attendrissants et qui ne l’ont pourtant jamais été. Je désapprouve aussi les prises de position du "roi des moines" contre l’avortement et les homosexuels. Même non violentes et entourées de sourires assez séducteurs, ses déclarations sur ces deux sujets sont à mes yeux aussi archaïques que son projet politique théocratique. 


 Je n’ai jamais soutenu l’Ayatollah Khomeiny, même quand j’étais contre le Shah d’Iran. Je ne soutiens pas davantage ni n’encourage le Dalaï Lama, ni dans sa religion qui ne me concerne pas, ni dans ses prétentions politiques que je désapprouve ni dans ses tentatives sécessionnistes que je condamne. Je demande: pourquoi pour exercer sa religion et la diriger le Dalaï Lama aurait-il besoin d’un Etat ? Un Etat qui pour être constitué demanderait d’amputer la Chine du quart de sa surface! Son magistère moral et religieux actuel souffre-t-il de n’être assis sur aucune royauté ? 


En ce qui concerne le droit international et la géopolitique, le dossier du Tibet tel que présenté par ses partisans est un facteur de violences, de guerres et de déstabilisation aussi considérable que celui des Balkans. Quel genre de Tibet est défendu ? Le "grand Tibet" incluant des régions comme le Yunnan et le Sichuan, sur les territoires des anciens seigneurs de la terre où sont organisés des troubles en même temps qu’à Lhassa ? Bien sûr, aucun de ceux qui s’agitent en ce moment ne se préoccupe de savoir de quoi il retourne à ce propos. Rien n’indique mieux le paternalisme néo colonial ni le racisme sous jacent à l’enthousiasme pro tibétain que l’indifférence à ces questions qui mettent en cause la vie de millions de personnes et des siècles d’histoire et de culture chinoise.  


J’ai lu que les athlètes français porteraient un maillot avec une déclaration un peu passe partout qui est présentée comme une protestation politique . Je sais très bien que l’inscription "pour un monde meilleur" ne mange pas plus de pain là bas qu’ici. Mais elle sera certainement vécue par les chinois du commun comme un acte injurieux si son motif pro Dalai Lama est connu. Peut-être est-il cependant aussi un peu hors limite des règles du sport international. 


Souvenons nous que la ligue européenne de natation a exclu des championnats d’Europe de natation le nageur serbe Milorad Cavic parce qu’il portait lors des remises de médailles un tee-shirt sur lequel était écrit: "le Kosovo est serbe". Cela fera-t-il jurisprudence? Les champions français qui porteront un slogan annoncé comme politique seront-ils interdits de jeux? Bien sûr que non! Puisque le but c’est justement que le Tibet soit au chinois ce que le Kosovo a été aux Serbes. Mais comme cela n’a rien de comparable, à part la volonté de dépeçage de l’ennemi et la mise en scène médiatique, il est fort probable que cela finisse à la confusion des agresseurs. Je le souhaite. 


Je suis un ami de la Chine. Et je sais que l’intérêt de mon pays et ses valeurs ne sont pas du côté où l’on voudrait les entraîner.

------------------

Voilà ce qu'il a écrit sur son blog, Jean-Luc Mélenchon. Et il a entièrement raison.

lundi 7 avril 2008

J'ai vu la flamme !


Jouez hautbois, résonnez musette ! Je viens d'être happé par le grand vent de l'Histoire. J'ai été confronté au grand souffle Olympique !

Cela s'est passé à 15 h 28, au rond point des Champs-Elysées où je passais par hasard. C'était pile poil sur le parcours de la flamme des Jeux de Pékin. Ah, bonnes gens, c'était grand et glorieux !

Pierre de Coubertin, réveille-toi, ils sont devenus fous.

Je résume sans noircir le tableau. Imaginez d'abord les Champs-Elysées un lundi de printemps récalcitrant, en début d'après-midi, par temps gris et frisquet. La "plus belle avenue du monde" (comme ils disent à la télé) est franchement lugubre.

Sur les trottoirs, derrière des barrières métalliques, quelques badauds emmitouflés vocifèrent. On entend des slogans épars : "droits de l'homme !", "Tibet !". Un quidam brandit son index : c'est un "doigt d'honneur".

Dans les heures qui ont précédé, je sais que la flamme, dès le premier instant, a fait un gros flop à Paris. Elle s'est éteinte à plusieurs reprises dans une confusion totale. Depuis le point de départ à la Tour Eiffel, il y a eu des bagarres et des arrestations. Tout ce truc sent le fiasco.

Surgit alors, devant mes yeux ébahis, la caravane olympique, précédée d'une escouade de motocyclistes policiers. En cherchant bien, entre les camionnettes de la gendarmerie mobile, on aperçoit aussi un grand escogriffe en survêtement (probablement célèbre à plus d'un titre) brandissant une sorte de grand cornet de glace argenté au bout duquel vacille une flamme. C'est donc ça, la flamme ? Oui, c'est ça !

Des sifflets réprobateurs s'élèvent, des huées se font entendre. Ils sont contre, c'est certain. Contre quoi, c'est moins clair. Pendant ce temps-là, l'Ambassade de Chine ne se laisse pas abattre. Elle a dépêché sur les lieux quelques dizaines de figurants obéissants. Ils sont chinois, ça paraît évident et ils agitent des petits drapeaux rouges de la République Populaire.

C'est juste au moment où passe, derrière la flamme et les flics, un autocar (de la Mairie de Paris) qui transporte une cinquantaine de Chinois, probablement très officiels. L'un d'eux a l'œil rivé sur un caméscope. Il prend des images de "la plus belle avenue du monde". Normal.

Arrive enfin le plus pathétique : les sponsors. Ce sont des marques mondiales qui ont raqué un maximum pour financer cette mauvaise farce. Il y a par exemple "SAMSUNG". Leurs représentants, déguisés en je ne sais quoi, suivent le cortège dans un triste attelage. Ils sont, eux aussi, copieusement sifflés par les badauds environnants.

En résumé : j'ai vu la flamme mais ça fait froid dans le dos.

dimanche 6 avril 2008

Sur Ingrid (politiquement incorrect)


Je sais que c'est mal vu d'écrire un truc comme ça.

Je ne vais donc pas écrire : Ingrid, on s'en fout. Ce serait trop brutal.

Mais je crois tout de même qu'on en fait vraiment trop dans les médias français et à l'Elysée pour l'otage franco-colombienne.

Oui, six ans de captivité dans cette forêt humide, c'est long. Et la barbarie des FARC est inacceptable.

J'ai dit ici que j'avais été ému par la lettre de Madame Bétancourt que nous avions pu lire il y a quelques mois.

Mais il faut remettre les combats et les douleurs en perspective. Que François Fillon aille jusqu'à proposer l'asile politique de la France aux membres des FARC qui faciliteraient la libération de Madame Bétancourt, je crois que c'est une grossière erreur politique. C'est céder au chantage émotionnel et ce serait fournir un blanc-seing à une horde dépenaillée de terroristes de la pire espèce. Je ne veux pas que mon pays offre le moindre asile aux dangereux allumés des FARC, même en échange de la vie d'Ingrid Bétancourt.

Cette femme politique colombienne avait choisi de se mesurer aux FARC en s'aventurant sur leur territoire. C'est une affaire colombienne. C'est une bien triste affaire mais notre diplomatie n'a-t-elle pas de missions plus urgentes à engager ?

A quoi rime ce petit avion français envoyé à Bogota, toutes affaires cessantes, par Nicolas Sarkozy ? Que signifient ces déclarations grotesques qui nous promettent Sarkozy et Chavez allant chercher eux-mêmes l'otage émaciée au fond de la jungle, le coupe-coupe à la main ? Quel cinéma !

Je souhaite évidemment qu'Ingrid Bétancourt sorte vivante de son calvaire. Mais je ne comprends pas l'agitation des officiels français et la commisération plaintive des médias de notre pays pour cette histoire sur laquelle nous n'avons aucune prise ni aucune influence.

jeudi 3 avril 2008

Résumé des épisodes précédents

Tout va si vite. On a du mal à suivre. Reprenons en vrac les épisodes précédents.

D'abord David Martinon. Viré de Neuilly et de l'Elysée, j'avais cru comprendre qu'il atterrirait au Consulat de France à New York. Je vous avais décrit les lieux. Les caciques du Quai d'Orsay se seraient renfrognés. Martinon à New York ? Pas question !

Aux dernières nouvelles, on dit que Martinon serait propulsé Consul de France à Los Angeles. La résidence officielle est beaucoup plus agréable. Je la connais aussi. C'est à Beverly Hills et la piscine n'est pas du tout ridicule. David Martinon pourra y parfaire son bronzage beaucoup plus facilement qu'à New York où les hivers sont longs et rudes et où le Consul ne dispose pas de piscine. Avantage supplémentaire de Los Angeles : le Consul Général n'a pratiquement rien à faire, encore moins qu'à New York.

Chapitre suivant : grâce à Georges-Marc Benamou, une autre de mes cibles préférées, on sait désormais que tous les chemins ne mènent pas à Rome. GMB se voyait déjà patron de la Villa Médicis, comme un coq en pâte. C'est raté. De méchants petits camarades cultureux se sont ligués contre lui. Une pétition vacharde a circulé. GMB doit remballer ses costumes en lin blanc avec lesquels il espérait plastronner chez les transalpins. Pas de Rome pour Benamou.

Reste la question pesante : où va-t-on le caser, ce mitterrandien renégat, converti tardif au sarkozisme, raillé par toute la droite et toute la gauche ? Sous-préfet à Dunkerque ? Bienvenue chez les Ch'tis ?

Dans les tourments que l'actualité fait échouer sur nos rivages, reste la question d'Ingrid Bétancourt.

J'avais bien une idée : échanger l'otage moribonde contre Robert Ménard, le pénible gesticulateur de "Reporters sans Frontière". Mais d'après ce que je sais, la guérilla des FARC en Colombie n'a pas du tout envie de s'encombrer de Robert. Trop difficile à gérer. Il risquerait de mobiliser toute la jungle. Ce type fait des conférences de presse en permanence. Il s'insurge à volonté et à la demande. Pas un pensionnaire facile !

Les FARC préfèrent de loin garder Ingrid.

Je remarque en passant que les FARC ne manquent pas de clairvoyance.

Apprenant que notre Président de la République (Sarko 1er) avait envoyé de son propre chef et sans rien demander à personne un avion en Colombie pour secourir Ingrid, les FARC ont trouvé un qualificatif éloquent pour le chef de l'Etat français : "ingénu".

C'est gentil, ingénu, non ?

----------

DERNIERE MINUTE : La Californie en révolte contre ANYHOW !
Ma petite méchanceté gratuite sur l'oisiveté du Consul Général de Los Angeles fait des vagues ! Je m'en explique dans un nouveau texte que vous trouverez plus haut....

------------

mercredi 2 avril 2008

Le Dalaï-Lama a encore du souci à se faire !


Encore une petite scène de la vie parisienne. Nous sommes rue de Turbigo, dans le 3ème en début d'après-midi.

Une place de stationnement se libère, une rareté dans le quartier à cette heure-là. Deux véhicules se la disputent. D'une part, une petite voiture conduite par une jeune femme et, d'autre part, un 4X4 prétentieux conduit par un homme bouffi.

La jeune conductrice se glisse et s'empare de la place. Le gros bonhomme à bord de son affreux 4X4 laisse éclater sa colère. Il baisse sa vitre et déverse un tombereau d'injures à l'adresse de la conductrice, le vocable le plus aimable étant : "connasse !" La jeune femme ne s'émeut guère. On dirait qu'elle en a déjà entendu d'autres.

A l'arrière du 4X4 du malotru, je remarque avec surprise, collé à la vitre, un drapeau tibétain et ce slogan : "Libérez le Tibet !".

Encore un qui est plus motivé pour défendre les droits de l'homme au Tibet que les droits de la femme rue de Turbigo !

mardi 1 avril 2008

Poissons d'avril anglais


Docs to stretch small Sarkozy
(Des médecins vont étirer le petit Sarkozy)

Voici le poisson d'avril du quotidien anglais "THE SUN". L'article (tout à fait bidon) est truffé de vacheries british, inspirées par la récente visite à Londres du Président et de sa nouvelle épouse Carla, visite pendant laquelle les sujets de Sa Gracieuse Majesté ont pu constater la différence de taille entre la Première Dame et son époux présidentiel.

Voici le texte du "SUN" où l'on raconte qu'une clinique suisse (La Clinique 'Poisson d'Avril' de Genève) va appliquer à notre mini-président une technique mise au point par un savant israélien sur des hamsters. Le chef de l'Etat français pourrait, à terme, gagner presque 13 centimètres (5 inches) et dépasser, sans talonnettes, la taille de Carla.

---------------

French President Nicolas Sarkozy is to have pioneering stretch surgery in a bid to make him taller.

The 5ft 5ins leader has contacted a leading Swiss laboratory because he has become so paranoid about his frame.

Doctors reckon they will be able to add an amazing FIVE INCHES to his height in just over a year.

When surgery is completed he will be an inch taller than his stunning ex-model wife Carla Bruni.

Sarkozy, 53, was ridiculed on last week’s state visit to Britain for being so short.

He had elevated heels in his shoes while wife Carla, 40, wore a flat pair of pumps.

The method, Stature Augmentation Treatment, was developed on guinea pigs by Israeli academic Professor Ura Schmuck.

He said: “SAT replicates the growth the human body goes through from birth to adolescence.

“The patient is stretched on a traction bed for several hours and calcium supplements are injected in the bone shafts near the joints.

“The bones are tricked into thinking they are growing again.” Last night French government spokesman Luc Biggér admitted: “He wants to add five inches to his height.

“He read in a science journal about a short man who is now over 6ft.”

He said the President would have a series of ops at the Poisson D’Avril Medical Centre in Geneva over the next year.

Mr Sarkozy would not comment last night.

--------------

Cet article va beaucoup énerver Nicolas Sarkozy qui déteste toute allusion à sa taille modeste.
Il se consolera en lisant un autre poisson d'avril de la presse de Londres. "The Guardian" raconte (c'est une autre blague) que le gouvernement britannique de Gordon Brown va confier à Carla Bruni une mission pour aider les Anglaises à mieux s'habiller.

Ah, l'humour anglais ! On ne s'en lasse pas !