"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

dimanche 25 mai 2008

Palme "entre les murs".

Tiens, pour une fois, le Festival de Cannes, c'est moins nul et inutile que d'habitude.

Je ne dis pas ça parce que c'est un film français qui remporte la Palme d'Or. Vous savez ce que m'inspire ce genre de cocorico, surtout concernant le cinéma français !

La Palme d'Or revient à un film français qui est justement à contre-courant de tout le cinéma français (Depardieu, Deneuve, etc.).

La Palme d'Or a été attribuée au film de Laurent Cantet intitulé "Entre les murs". C'est la première Palme française depuis 21 ans, depuis le funeste et indigeste "Sous le soleil de Satan" de l'insupportable Maurice Pialat (quel carafon il avait, celui-là !).

Je n'ai pas encore vu le film de Cantet mais j'avais lu avec grand intérêt le livre de François Bégaudeau qui sert de matière première au film. Bégaudeau est un prof du secondaire public. C'est son expérience qu'il raconte dans son livre. Et le bouquin est un document passionnant sur l'éducation nationale, la transmission du savoir, l'immigration, l'état de la société française. D'après ce que j'ai compris, c'est ce que l'on retrouve dans le film. Bégaudeau (qui n'est pas acteur) joue le rôle du prof.

Les élèves, également des amateurs, sont des ados d'aujourd'hui (black-blanc-beur). Le tournage s'est fait en grande partie autour d'exercices d'improvisation, dans un vrai collège.

Je crois qu'il faudra aller le voir, ce film. Le président du jury du Festival de Cannes a dit : "Le film a une écriture magique, sa générosité est magique, tout était magique. Ce film a tout ce qu'on demande du cinéma". C'est Sean Penn qui dit ça. Alors forcément, on s'incline, parce que Sean Penn s'y connaît un peu en cinéma. Même beaucoup.

Quelque chose me dit que cette fois-ci, Cannes a vu juste. Le réalisateur, Laurent Cantet, on le connaît. Il nous a donné naguère un film magnifique sur le monde impitoyable de l'entreprise. Cela s'appelait "Ressources humaines" et c'était remarquable.

En attendant, je savoure la joie et la surprise des gamins qui incarnent les élèves dans le film. Ils avaient "monté les marches" pour la projection officielle sur le tapis rouge du Palais de Festival de Cannes. Ils étaient ce soir sur scène avec le réalisateur pour la remise du trophée. Quelle histoire !

J'attends vraiment de voir le film. Les réflexions sur l'enseignement en France en seront probablement éclairées.

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